C'était un honneur d'être l'ami de Sylvio Brianti

C'était un honneur d'être l'ami de Sylvio Brianti et c'était un plaisir de partager avec lui une des aventures artistiques, culturelles ou associatives auxquelles il était mêlé.

C'était un honneur d'être son ami car son amitié, quoique douce et respectueuse était aussi sans complaisance, à la fois généreuse et exigeante.

Sylvio était un intellectuel, chercheur scrupuleux, passionné d'histoire et d'histoire de l'art en particulier.

Sa culture était très vaste mais ne se satisfaisait pas d'approximations.

C'était un érudit qui sous ses airs de modeste bénédictin pratiquait le " gai savoir " avec bienveillance et humour.Son travail de galeriste, pendant dix ans à "l'Art en Stalles"à Pouzac lui avait permis de mettre à portée des habitants de la région des artistes de réputation nationale ou internationale (Rancillac, Arroyo, Quilici et tant d'autres) tout en consacrant beaucoup d'énergie aux artistes issus de ce territoire (à commencer par son père ou J.Lafforgue), et à l'émergence des plus jeunes.

Depuis la fermeture de sa galerie, par la publication de nombreux ouvrages, livres, catalogues, préfaces ou articles (bul. de la société Ramond) il ne cessait de prolonger ce travail de médiateur. Son ouvrage le plus marquant étant probablement "Traces d'artistes"qu'il espérait pouvoir un jour enrichir et actualiser, ou bien sa récente anthologie poétique.

Sa présence assidue à la Mostra del Larzac avait donné lieu ultérieurement à une étude historique de ces quarante ans d'expériences dans le domaine des Arts plastiques.Ce travail étant lui même probablement issu de l'expérience acquise auparavant à la Maison de France à Rome, lors de la réorganisation du secteur des outils de communication et de la revue de Presse internationale.

Rolland Castells en lui proposant un poste à Bagnères, avait mis ces nombreuses compétences au service de sa ville et dans une perspective d'avenir pour le territoire de l'intercommunalité.

Son travail sur la mise en valeur du patrimoine artistique avait pour une large part nourri la documentation des itinéraires de découverte qui viennent d'être mis en place à Bagnères.

Sa réflexion sur un développement muséographique était en cours et il s'était beaucoup investi dans la connaissance et la gestion du fonds ancien de la bibliothèque.

Enfin, la petite équipe menée par Stéphane Lévêque et Sylvio Brianti avait donné naissance au Salon du livre Pyrénéen de Bagnères, énorme travail d'équipe et bel enjeu d'intérêt général pour notre département .Son sens de l'organisation, sa capacité exceptionnelle à animer une équipe, à obtenir de chacun le meilleur, sans pression ni stress, faisait merveille.

Son parfait respect des personnes, son sens aigu de la démocratie et de la transparence des décisions en faisaient un excellent président. Ceci nous avait permis de surmonter le drame de la disparition de Stéphane Lévêque.

Je dois aussi rappeler l'initiative que nous avions eue ensemble des Assises de la Culture.

Nous regretterons enfin l'interruption beaucoup trop précoce du cycle de ses cours d'histoire de l'Art à l'Université du temps libre de Tarbes.

Je pleure un ami très cher et nous pouvons aussi, tous ensemble, pleurer un citoyen exemplaire soucieux du bien public.

A sa fille Livia il transmet un héritage humaniste précieux qui toujours l'accompagnera et ne la laissera jamais orpheline de son papa.

A ses parents dont chacun d'entre nous veut partager la douleur, il a su jusqu'à sa dernière minute dire son amour filial. J'espère que ce message du dernier souffle les aidera à tenir.

Texte écrit et lu par jean-marc Luce, le jour des obsèques le 29 mars 2014, cimetière d'Ordizan