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Jacques Brianti
7 juillet 2015

L'Etre de 'Atelier, l'été 2015, Lettre N°3

...Edmond Lay, pour ne rien vous cacher, c'est un nom que je connais depuis fort longtemps, il figure dans un récit à venir. Cela remonte à mes 10/11 ans. Plus tard, je sus qui il était vraiment, et un peu plus tard j'appris à le connaître. Mieux..., plus tard encore, j'eus l'occasion de le rencontrer, et cela a changé la compréhension de plein de choses pour moi, dans l'ordre de la découverte positive!. Approche en 65/68, 1968, lors de la construction de sa maison, où j'appris que le mot chantier ne voulait pas dire que « truc à faire », ou simplement l'exercice du maçon, (au demeurant métier noble si il en est. Edouardo Brianti, mon père, parfois le pratiquait, l'italien avait ça dans les gènes...)! Maçon, E.Lay, l'était aussi, bien sûr!C'est en partie de ces rencontres, que je sus que le mot chantier était porteur pour chacun de nous, d'une valeur particulière. Et en ce qui me concerne, pour la suite, je sus que ce mot pèserait lourd dans mes initiatives à venir...En clair, le « Chantier » était le « à faire en toutes choses de la vie ». En cette période de tâtonnements, j'avais un réel intérêt pour l'archi. en général, mais mon ratage d’études secondaires (pour cause santé) et mon renvoi dans la cat. des autodidactes, a fait que je dus me contenter d'être un fan en la matière, avec une certaine culture livresque de la chose, et cette valeur ajoutée que je pus donner à cette notion de chantier, et qui facilita sûrement le déploiement de mes pratiques à venir. Il fallait bien faire cohabiter ce désir de transformer le monde, et se confronter à la prise, l'emprise du réel.

Le grand chantier était là ! Dur programme. J'avais envie de la politique, cet espace où l'on est censé faire! ...La peinture était déjà au rendez-vous, happé par ce médium, je dessinais alors des amers de villes, car je fus par choix, un contemplateur de ces entités. Je fus pratiquant des villes et de leurs envers, observateur constant. Parfois modeste acteur, moi qui avait choisi la presque ruralité, comme lieu d'affectation de vie... Je me fabriquais à tatons, fréquentais des colloques, des urbanistes, etc... je fis même des conférences devant des Directeurs à Paris... ! Et très vite, curieusement en charge politique,...élu, de devoir régler en modérateur, le massacre d'une station de sport d'hiver, poseur d’emplâtres tentant de déjouer les amalgames, et gérant des compromis. Vivant de fait, l'endormissement des belles idées, avec des zones de résistance positive cependant. Le bilan n'est pas totalement négatif, maigre butin cependant, j'en aurais à dire, mais cela n'est plus dans mes premières nécessités. Je savais, et j'ai eu confirmation in situ que l'architecture est un fait clivant.... Il y avait déjà des éléments de langage, assénés avec force ...

« L'intégration » mot de confusion si il en est, une facilité parfois, pour endormir la pensée, l'envaseliner, la rendre lisse, ne pas heurter, rester dans la norme. Je compris très vite avec d'autres, qu'Edmond Lay ne pensait pas que l'architecture devait s'intégrer au paysage, mais devait y contribuer...J'en fis dès lors, pour une part non négligeable, une métaphore pour mes conduites picturales et autres pratiques, et la nécessité de garder cette idée de chantier en tout exercice. Je pense en particulier à l’œuvre pour le Mirail et la rencontre à Paris avec Georges Candilis, étonnante, brève mais fulgurante rencontre, qu'il m'est difficile de gommer, et ce soutien décisif qu'il m'apporta. «Chantier/ aurait pu être le titre de cette œuvre monumentale, aujourd'hui disparue (massacrée par l’inconséquence d’universitaires devenus frileux et irresponsables) ! 

J'ai très vite pensé qu'Edmond était avant tout un plasticien complet, avec toute la noblesse de/à cette appartenance, artiste complet, sculpteur de lieux de vies. Et je balaie la réponse que me font bien souvent mes interlocuteurs, du genre : « peut-on vivre dans une sculpture ? » Je ne sais...! Mais un soir traînant mes guêtres dans Bordeaux de nuit, je fis le tour de son chantier à Mériadeck et je me demandais si les autres allaient oser suivre cette voie ouverte par ce sculpteur, en bâtiments à vivre ?...Aussi en ce soir de juin, c’est avec émotion que je franchissais la ligne de crête de Pietat, chemin qui me fut un temps familier, et je m’infiltrais dans les beaux restes de l'atelier, restitué en partie par ces intelligents, et attentifs, attentionnés étudiants...Atelier c'est un mot qui m'est tant familier... ceux qui suivent mes traces le savent bien, des fois je les fatiguent  de ce mot !! Ce soir de Juin, je retrouvais l'homme du savoir- faire. Je voulais le faire savoir aux amis. J'ai d'autres choses à en dire....

Allez donc voir cette exposition à la Maison du Parc National à Tarbes. Exposition extrêmement lisible, démonstrative, sans trop, pas ennuyeuse. Bravo à ceux qui l'ont mise en place, à ceux qui en ont eu l'initiative, et à ceux qui ont contribué à faire connaître une œuvre dans sa globalité. Et bien évidemment à ceux qui ont conforté au fil des ans la consécration d'un talent !

 

11Juillet à Germ, Centre de Montagne et chez lilly (tel.:05 62 99 65 27)

Donc ce mois ci, j'irai le 11 juillet à Germ au Centre d'Activités, tenu, si bien tenu, par Laurence et Franck. A l'occasion du vernissage de l'exposition de Loreto Corvalan. Loreto que je rencontrais aux B.A. de Toulouse lors de cette brève présence en cette école. Beaucoup de pyrénéens ont pu prendre connaissance de son atypique parcours. Elle fut présente à Pouzac dès l'inauguration de l'Art en stalles, par la suite Sylvio lui consacra une exposition personnelle, et la présenta dans de nombreux lieux.., je me contente de donner à lire le texte qu'il lui consacra à cette occasion :

« A la plage, rendez-vous, vacances à Hollywood, séances chez le psychanaliste, jouets, dangers, cuisinières, marchandes, autant de titres de séries de peintures traduisant chez Loreto Corvalan un univers intimiste, difficilement partageable, comme elle aime à le dire. Et pourtant, cet univers fait de rêves, de souvenirs,

de quotidiens, elle le livre au public, en peinture. Une manière de le dévoiler indirectement et plastiquement. Et ce via une écriture personnelle, sorte d'alphabet et d'iconographie de signes, objets et personnages, qui déclinés au carré, racontent son histoire. Des histoires au sens large car offertes à l'imagination de tous, ou l'on peut se retrouver, complètement, partiellement, pas du tout....Cette écriture picturale, pouvant s'apparenter à l'art brut, s'avère pleine de fraîcheur et de charmes, de douleurs dans le même temps, entre ombres et lumières, et couleurs vives et acides. Une mémoire peinte, mêlant bons ou mauvais moments, passés et à venir, histoire héritée d'un pays récemment retrouvé par Loreto Corvalan

Sylvio Brianti juillet 98...

allons voir ce qui s'est passé depuis cet été là...Ce qui a bougé, ou pas...L'état des lieux en quelque sorte, mais aussi comprendre ce lieu d'accueil, avec déjà un passé fécond en matière artistique. Une autre manière de conduire une activité culturelle ouverte... inentive, en Vallée , en me rappelant cette confronte avec Balbino Giner, et bien d'autres amis artistes plasticiens, et l'ombre bienveilante de Felix Castan... je montrerai prochainement les photos des œuvres d'alors...il y a peu d'années, le temps passe...

 

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