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Jacques Brianti
25 août 2011

Retour d'Italie, juillet 2011

  Je viens de présenter un ensemble de travaux sur papiers, des années 64/74, ils avaient figuré dans une exposition montée en Belgique et en France en 2006.

   

   En y juxtaposant (depuis deux ou trois ans j'aime bien ces confrontes d'oeuvres anciennes et récentes. La donation faite à la Ville de Bagnères a sûrement provoqué cet exercice...) quelques collages et dessins/ peintures de séries en cours, au titre provisoire : « fashion,manière de modes ». Ensemble de travaux que je compte bien compléter durant l'été et que j'espère pouvoir montrer durant l'année à venir... (trouver un lieu, une ville... etc.!). Donc la reprise a déjà eu lieu. Cette exposition en Italie à la Fondation Ca' la Ghironda, (voir texte de son Dir. Prof. V. Spampinato) située dans les « colli bolognesi », endroit magique que je vous conseille de visiter lors de vos déplacements dans la Région... J'ai laissé le soin à mon ami Franco Mioni, de véhiculer durant l'hiver une partie de ces  oeuvres dans ces « agritourismes » si particuliers à l'Italie. Un itinéraire est à l'étude. Critique, journaliste gastronomique et oenologue confirmé, j'ai espoir de voir, à son initiative, ces dessins et peintures sur papier se promener un peu dans la « piannura », pays que j'affectionne particulièrement. Autre manière d'aller au devant de nouveaux publics... Et ce delta que je revisite avec attention et avec plaisir, territoire d'apparence peu spectaculaire, avec ses cultures bien rangées, savamment humidifiées. J'aime bien les « écluses », cela relève d'un savoir ancien. Il y a quelques années, j'avais « stagé » dans le secteur, et l'on m'avait initié à tout ce système mis en place dans le delta... J'ai tout oublié, sauf que quand je passe en travers de ce pays je sais qu'il y a du génie humain dans tous ces méandres du  Po (en deux lettres: fleuve italien...) vers l'Adriatique.

  

   Adriatique parlons en, puisque j'ai tangenté la « Biennale de..., à Venise »! j'écris tangenté car je n'ai pas eu l'occasion ou le temps de tout voir. Mais aujourd'hui, je me pose la question de savoir si j'aurais vraiment eu envie de tout voir. Tant il m'est apparu en visitant les premiers pavillons que j'allais de répétitions en répétitions, c'était l'école de B.A., (celle que j'ai fréquentée ponctuellement il y a quelques temps, voir textes précédents). En plus grand, des oeuvres plus  abouties... avec plus de moyens comme l'on dit...  j'avais déjà vu dans des lieux excentrés quelques « mostre », dont celle de  Jan Fabre, sa pietà et son beau catalogue le montrant auprès d'exécutants à Carrare..., et vlan! je rentre dans le pavillon coréen ( ? ) et je trouve la même pietà en celluloïd... la dame est à la mode cette année ! Avant ou après, je ne sais plus, j'avais vu une expo de « Singapour » est « esse » celle du « Future Pass_ From Asia to the World? ou celle, peut-être du Venuzela ? Pas celle de l'Uruguay, il n'y avait, autant que je me souvienne qu'une vidéo et une photo digitale... un bout d'étoffe, lainage, avec texte en surimpression ? Et d'autres encore, excusez, je « menmèle »... Ma première réaction fut de considérer que les enfants, petits enfants ( ? ) de Mao, de Staline des pays émergents, enfin que le monde entier de la création résolument contemporaine revisitait le monde de Mickey... !

 

   Pas nouveau direz-vous? Certes, ça court et à cours, et accourt en la cour de Versailles ! On nous avait depuis quelques lustres déjà, sensibilisé à cette pandémie. Nous étions averti, mais je ne pensais pas que l'épidémie était si importante et massive. Une super Bachelot dans tous les ministères de la culture du monde entier ne suffirait pas à endiguer cette frénésie... cette tendance. Marqueur infaillible du nouvel Etat du Monde! bof...,  beauf avez-vous envie de dire ? Rappel : moi je ne prétends pas trancher dans ce débat, il m'intéresse accessoirement, il est de bon ton d'en causer, de décennie en décennie il y a des variantes, des retouches à faire, cela suppose un formation permanente, il y a des lieux pour ça, ça anime des fins de repas...A part ça, je veux bien croire que la Biennale est une fête et que les nouvelles images relèguent la peinture aux oubliettes...( article de Bernard Genies N. Obs.). Venise sut être grave, elle fut  futile aussi, donc de ce point de vue elle est la bonne ville pour éponger ces paradoxes. A part quelques journaux italiens feuilletés distraitement, j'avais décidé de ne pas trop m'informer durant ce mois. Depuis deux jours, je fais du rattrapage... dans le désordre et consulte en priorité mes journaux « d'abonné ». Faites donc l'expérience et vous verrez combien les choses vont vite et se contredisent  facilement. Par exemple l'affaire DSK. Il y a des rédacteurs et journalistes qui devraient faire preuve de modestie...  Mais cela n'est pas le sujet. (En ce qui me concerne en tout cas. Je n'ai aucune désespérance, n'ayant jamais cru aux  « guides de la nation », et à l'Homme Superman, l'affaire n'a pas lieu de me préoccuper).

 

   Revenant au sujet, j'ai lu des commentaires sur la Biennale, le dernier était celui donc de B.G. dans l'Obs. Il a aimé, ou il semble content de ce qu'il a vu (notamment sur l'écrasement de la peinture...) pourquoi pas. Moi aussi je me suis intéressé à l'oeuvre de Boltanski, la seule qui m'ait vraiment séduite. Donc n'allez pas croire que je jette le bébé avec l'eau du bain... je reste bon public. J'ai aimé des pavillons...ou du moins leur contenu. Pourquoi cette appellation qui renvoie tant au drapeau. La mondialisation de l'art n'aura besoin (dans un court délai selon les oracles inspirés) que d'un drapeau, (l’effet papillon s'est déjà manifesté...!) et il m'a semblé déjà flotter par dessus « l'arsenale » en passant par les « giardini ».

Ce texte est un peu haché, essayons de vanner ! c'est tendance « Venise c'est papier maché...( les masques/tombes ).

 

   J'ai appris que F. Baroin a failli ne pas être nommé Super Ministre au motif qu 'il ne maîtrisait pas l'anglais. J'ai un point commun avec lui (avec un différentiel sûrement plus que négatif..). Aussi je me suis posé une question : si je pratiquais la langue anglaise aurais je plus de commodité pour absorber ces excès de Mickey ? Ce public de Venise  fait d'initiés intras muros, de curators du monde entier, de passants accrochés ou pas, de visiteurs aisés ou pas (Venise est chère...). Comme à mon habitude je me suis mêlé à des groupes, par curiosité, pour en savoir un peu plus. Cinq expositions (au compteur oserais je dire) dans cette Cité. Mais surtout je me suis souvenu de « l'installation »  (installation, mot que j'ai du mal a employé, je crois avoir développer antérieurement sur ce thème) que j'avais réalisée l'été 2002 à Cannareggio, salle S. Leonardo (blason de corps, manières de corps) avec l'aide d'un galeriste ami, aujourd'hui décédé, et de quelques associations, un groupement d'hôteliers vénitiens et des partenaires institutionnels, (ville et province de Venise). Des membres de la Biennale, section Italie m'avaient facilité la diffusion de cet événement en interne, la vingtaine de mille visiteurs qui avait fréquenté ce lieu était un étrange mélange et révélateur de ces publics qui résident ou transitent dans la Cité. Dont pour une partie non négligeable, avait une grande capacité de passer aisément de la Biennale à d'autres confrontations artistiques y compris bien sur à ce que je nommerais comme étant rangé dans l'ordre patrimonial… Au fait, je pense à ce couple frôlé dans la galerie Contini regardant les Botero, Adami etc.. et que je croisais le lendemain dans le pavillon du Canada, qui n'était que « peintures » et en suivant, celui de l'Australie. Mêmes attitudes attentionnées, la plongée des regards et l'interrogation que l'on porte sur l'oeuvre n'est pas l'apanage d'une caste. Vaste débat, qui devrait tempérer les ukases dominants!

 

   J'ai eu un peu de nostalgie de cette expérience unique et presque une envie de renouveler une confronte de ce type (!?). Mes amis sont alertés. (il semble que des lieux jusqu'à présent inaccessibles se soient libérés, un coup de foudre pour la Nuova Scuala Grande di Santa Maria della Misericordia ). Avec Massimo B. qui m'avait fortement aidé à cette réalisation, nous avons évoqué cet acte fou mené à la sortie d'un infarct.! Et ces poètes vénitiens qui se réunirent pour m'attribuer le prix « Casanova » au motif de la  « gratuité de mon geste ». Si j'ai le temps un jour j'établirai le tableau de bord de ce que fut cette aventure, de quelques péripéties drôlatiques, de l'attente de la visite d'un Ministre de la Culture à la mèche élégante, qui ne signalait pas sa venue, des affres d'un commissaire sarde (de police et non d'exposition, il faut le préciser !), des régates contestataires de la politique nucléaire de la France, et de mon endettement qui se creusait un peu plus. Massimo, l'autre soir a évoqué la destinée de quelques restes de sculptures oubliées dans la précipitation du retour. (plus de trente cinq mètres cubes... à évacuer, c'est compliqué d'exposer à Venise quand on n'est pas peintre aquarelliste!..., il faut des bateaux, et la crainte de voir une sculpture en cellulose choir dans les eaux. (Dans l’Etang de Berre avec la complicité de l'ami Sangla, qui filma l'évènement... nous avions laisser voguer et se dissoudre des corps/ papiers....)des autorisations de charrier, des horaires à respecter...). Bref, en fin de séjour j'avais consenti à muter un bout de l'expo vers un hall d'hôtel, qui recevait W. Allen et d'autres.

 

   Si j'ai bien compris Massimo, il semble que quelques vénitiens amis ou inconnus aient récolté, qui une jambe, qui une main, un bout de torse, etc... Je faisais alors dans l'éphémère, tout va bien, mais je peux lier cette dispersion improbable de fragments de corps, à celle qui a eu lieu au Mirail, provoquée par l'inconséquence d'un Pdt. d'Universié qui laissa détruire un ensemble de corps sculptés, ceux là, d'une manière pérenne. Tous ces corps fracturés connurent une dispersion un peu rude. En premier,  par un entassement dans un endroit caché du site (j’ai, j'avais des photos à l'époque, je ne les montrais pas, et l'on me mentait effrontément... en me disant que les pièces « malencontreusement déplacées » étaient introuvables!!!! Et puis un jour le tas a disparu, il y eut un libre service dans le quartier, (parait-il). Fort de cela j'ai pu imaginer la présence de ces restes dans les tours de ce quartier... Attention!, précautions à prendre pour les récipiendaires, car au contraire de Venise, ces corps étaient faits de matières rugueuses. Ce voyage à Venise m'a forcé à remonter le temps. Ville tordue, insupportable parfois, et si accrocheuse, j'ai des démangeaisons de la Cité.... Bon je vais me coucher. Je vais réfléchir à un retour, d'autant plus aisé que j'ai entrepris cet été de rendre pérennes les restes de ce travail sur le corps, ensemble qui a été véhiculé à Nice, Toulouse et partiellement dans de nombreux lieux, mon fil rouge à moi...,  Bonsoir  

 

la Ghironda : www.ghironda.it 

Franco Mioni : www.pmborgodelriso.it  / il borgo del riso via Rondanina 12 –

Selva di Molinella – Bo

Venise : Hôtel d'un ami : Hôtel Caprera, Cannnaregio219, 30121 Venezia  info@hotelcaprera.it / www.hotelcaprera.it         

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