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Jacques Brianti
1 mai 2011

L'être de l'atelier N°10

Ce premier mai 2011, il est tôt.

        Il m'a toujours plu de ne pas travailler ce jour là, par principe et respect. Je n'irai pas acheter les journaux. Cela est terrible une journée sans journaux.... et pourtant la plupart consacrent des pages entières à cette autre source d'information qu'est la télé/vision. Alors un peu de petite lucarne... Mais au fait j'ai le Net, qui lui va m'abreuver d'infos. J'essaierai comme d'habitude de faire le tri. J'irai en Libye, Syrie.... le Japon c'est déjà loin ! Mais nos centrales irréprochables sont proches...! Alors...

      Quand j'ai ouvert ce blog, l'intention première était de donner des indications aux amis sur mon actualité artistique. C'était; ou du moins cela s'est avéré être une manière de faire le point, et parfois de m'obliger à tenir des engagements peu assurés.... Certes je me suis parfois risqué à exprimer des points de vue sur le métier d'artiste, c'est la moindre des choses. Quelques humeurs aussi, essayant de ne pas rejoindre la cohorte de rouspéteurs de ce nouvel outil... Ce blog me vaut aujourd'hui 2400 visiteurs (arrondi au chiffre supérieur). Je ne l'avais pas ouvert ou nourri depuis quelques temps. Je vais y travailler un peu, entre plusieurs expositions en cours de préparation...

    Il paraît (d'après des gens bien informés) que ce chiffre est non négligeable. Je ne me rends pas compte. Là n'est pas le problème. Il m'a valu depuis sa mise en oeuvre, un seul message acerbe,  très bête et méchant, (il se voulait très violent à mon égard, il n'était que rancoeur....) d'un ex étudiant, des B.Arts, que je crois avoir identifié. Ces écoles sont parmi les lieux d'apprentissage, celles où il y le plus de dégâts à la sortie. Tellement vrai qu'il y a peu d'écoles qui cherchent à savoir que sont « leurs étudiants devenus ». Pour moi rien d'alarmant, ce sont des lieux privilégiés pour chaque artiste en devenir, que la société se doit de préserver pour permettre à chacun de prendre conscience de l'ampleur (ou pas) de son propre désir. Donc des lieux nécessaires, avec le fameux  « pertes et profits ». Certes le système peut-être amélioré. La tendance à mettre des universitaires aux commandes est-elle une bonne chose ? Des profs claniques  faisant du passé table rase? La radicalité esthétique a toujours existé, « j'arrive donc je te pousse » est un mouvement perpétuel, sûrement utile quant il s'accompagne de tolérance et de qualité indiscutable. Par la preuve c'est mieux.

   Ce blog m'a permis d'établir des contacts amicaux ou de renouer avec quelques uns. Dans l'exercice de travail de mémoire qui me préoccupe depuis une ou deux décennies, cela catapulte et provoque des fois un plus. Je viens de passer une période particulière. En « rejouant les « peintres du ciel », dans la forme pensée à l'origine. J'ai pu réaliser que ce travail pouvait susciter une suite, pour ceux qui ont vu l'exposition aux Jacobins, y figurait une série « cartographie des Balkans » qui a provoqué chez moi l'envie de prolonger cette « Histoire ». Projet de nomadisme sur ces frontières européennes, ou du moins ce qu'il reste comme traces visibles. Pas de nostalgie, mais.... Donc première phase: passage obligé, recherche de mécènes et autres ponts d'appui.

         (Lire l'essai de Régis Debray : l'Éloge des frontières...). Le titre générique et provisoire de ce projet déjà écrit, est: « Logeons, longeons les frontières » mais aussi :j'ai lu, entre autres :Rexhep Qosja: la mort me vient de ces yeux là … et le débat contradictoire avec Ismaïl Kadaré pour une envie d'Albanie (pour en savoir un peu l'essai d'un ami Pierre-Yves Pechoux, avec en exergue  ce petit bout de Bertolt Brecht, Sur la durée de l'exil.:

                       Comme la chaux s'effrite de l’échafaudage

                       Ainsi va s’effondrer le mur de violence

                       Dressé à la frontière

     Je vais aller en premier, faire le point des « ports pyrénéens », de cette frontière que des communicants avaient vendu aux politiques sous le vocable de « frontière sauvage ». Parmi ces politiques en fait de « sauvage », certains se dressent actuellement contre la réintroduction, je dirai le maintien de l'ours.... Il y a du grain à moudre.

   Anecdotiquement j'ai appris hier que ma candidature pour la réalisation une d'oeuvre d'art au Conseil Régional avait été refusée. J'avais pris une décision de principe de ne plus concourir sur titre, mais de ne répondre que si l'on mettait en phase 1 les motivations sur l'objet même du concours... (pour exemple le concours  mis en place par la ville de Toulouse pour la commémoration de la catastrophe d'AZF....). J'avais donc pensé, imaginé de proposer une réalisation d'une ou deux peinture/ volumes (dans la matière et manière de ces séries de 1970/75). 

De l'existence de ce no man s Land de dizaine d'hectares de « terres oubliées, ligne de partage improbable.

        Je nomme les arpents du Pic Schrader. Franz Schrader talentueux cartographe né en 1844, (pour en savoir plus, je détiens un livre rare confié par Nicolas Rougié alors cuisinier des cîmes en Ariège, homme d'altitude, ami fidèle : coffret « Autour du Mont-Perdu » 1874/1876, éditions du Pin à Crochets).

      Je conviens que ce thème n'est pas résolument contemporain. Mais je pensais qu'une salle du Conseil Régional pouvait être récipiendaire de cette évocation d'un bout de territoire que l'Institut Géographique National français considère comme espagnol, alors que son homologue ibérique le considère comme français ! Mais le concours était sur titre... et je me dois de constater qu'il y avait des candidats plus titrés, dont acte. En fait recalé depuis une décennie dans ce jeu de la commande publique, pas maso, c'était avant tout un bon prétexte pour me déclencher sur ce futur projet. Merci à cette personne qui m'a envoyé un email pour m'informer de ce concours ....! Il va s'en dire que je vais réaliser cette oeuvre pour le fun... elle sera la première pièce de mon regard porté sur l'idée des frontières. Puis j'irais voir mon ami Blas Sanchez, étonnant musicien compositeur canarien,                     une fondation à son nom existe. (Gran Canaria). Il anima en virtuose, dans une autre vie, une manifestation dont j'étais un des organisateurs à Bagnères-de-Bigorre. Il m'a depuis reçu en son île, à Eugenio dans son village natal et Las Palmas où j'ai présenté une exposition au musée d'Art Moderne de la Ville. Gran Canaria un des points extrêmes de notre Continent. Que je pressens pour un nouveau séjour, pour aller peut-être voir de plus près, ou revoir, les débarcadères hasardeux des clandestins mauritaniens qui ont soif d'Europe. Frontières de sable... et de désespoir.

    Après si j'en ai le temps j'irais me trimballer le long du Danube etc... pour une exposition in fine et un livre (un éditeur de la Région semble intéressé.). Alors vive le voyage sans atelier et le passage à l'acte en retour dans mon port d'attache pyrénéen. Bien à vous.

 (Nous évoquerons cela justement durant cette fin de semaine du 21, 22, 23, 24 mai, en mes ateliers ouverts pour la circonstance.

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