Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jacques Brianti
13 juin 2009

L’être de l’atelier n° 5, ani/mots ani/maux

L’être de l’atelier n° 5, ani/mots ani/maux

Monsieur LUI : « nous feuilletons encore une fois la monographie avec toi, et tu me fais observer avec quelle régularité les animaux sont figurés dans ta peinture. Serais-tu un peintre animalier ?

Monsieur MOI : Sûrement pas, mes archives témoignent de peu d'études en la matière. Mon rapport au monde animal est normal me semble-t-il, je suis dans la moyenne, il m'arrive de caresser des animaux, d'en observer beaucoup, j'en mange comme tout le monde, (exceptés les végétariens, que je respecte, et ceux qui ne peuvent pas se les payer ...) Mais si j'ai bien compris, le sujet est bien plus grave, puisqu'il s'agit de m'expliquer sur « le pourquoi je peins des animaux » !

Hirondelles   oiseau_63

LUI : Dans les premières années il y des oiseaux peints, ils sont plutôt inquiétants, tu les rencontrais vraiment dans les Pyrénées ? (page 28, ces quatre peintures sombres sont de 1963..).

MOI :  Non, pas dans mes promenades, c'était une époque ou je lisais un peu de littérature fantastique (cela ne dura pas longtemps). Je plaçais l'univers urbain en alerte. Les oiseaux qui sont mes animaux préférés sont extrêmement puissants par rapport aux humains. Ils ont cette capacité de « survol ». Il n'est que de voir combien un avion qui n'atteint pas son aire, provoque angoisse et est ressenti comme un échec pour nous les humains  !  "Cette difficulté à voler doit intriguer le monde des oiseaux ».

 Je faisais d'eux des guetteurs, des bombardiers, des conquérants. Ecolo sans le savoir ou avant l'heure. Ils étaient  avertisseurs  des dangers à venir. A mes débuts il se disait parfois que j'étais un peintre de « nature expressionniste », je ne revendiquais pourtant pas cette « filiation » mais ne niais pas les liens possibles. Cependant j'ai apprécié plus tard ce mouvement, quand j'ai compris que la force des peintres de cette école avait été d'être avant tout prémonitoires du chaos que le monde allait subir ! Je confrontais mes oiseaux à des lignes électriques. Miradors de tous les dangers.

 Ma Mère les a gardé pendant plus de quarante ans, accrochés aux murs d'entrée de son appartement, (du moins ceux qui figurent dans le livre en question). Ils accueillaient ses nombreux visiteurs. J'ai du les lui emprunté le temps de les photographier ! Ils lui ont fait défaut, une belle occasion le jour du retour des oeuvres d'évoquer avec elle le monde des oiseaux, elle le connaissait bien, son grand-père, maternel, Jarry était son nom (!) l'avait initié dans la campagne Lot-et-Garonnaise ...Mes oiseaux peints n'étaient pas de gentilles fauvettes ! Un oiseleur ne les aurait pas voulu dans sa boutique.

 Le sujet reste toujours la peinture... et en ce qui me concerne le monde que je perçois. De ce point de vue, la manière et la forme ont pu changer, le reste n'a guère bougé, tous ces ingrédients (les animaux) sont des passeurs qui me facilitent une des tâches que je me suis donné : témoigner.

papillon

LUI : Page 39, il y a une peinture au format modeste, réalisée en 1965, elle a un titre qui est « l'usine à papillons » peinture poétique ? Tu p...

MOI :  O.K. ! Je vois ! J'aurais pu mettre des ours slovènes à la place des papillons ... j'aurais fait une peinture post-surréalisante. Si je l'avais peinte en 2008, j'aurais pris position dans le débat pyrénéen sur la réintroduction de l'ours... (débat peu sympa d'ailleurs, du moins dans la manière et les violences qu'il a suscité.... voilà c'est dit ! ). Alors écoute bien... tu connais l'histoire du bruissement d'aile d'un papillon qui...

LUI : Ah oui ! C’était donc cela ?!

MOI : Non ! Pas alors, maintenant Oui ! La peinture peut avoir aussi un temps d'avance sur le réel. 

LUI : Mais alors, page 62 ces corps aux oiseaux sont ....

MOI : Oui, ils sont des "corps aux oiseaux" ! J'ai surtout revu ces toiles que Sylvio Brianti a exhumé pour une exposition dans sa Galerie (en 2007). Il y avait près de 35 ans que je ne les avais vues ! Et d'ailleurs jamais montré auparavant, ça a été une rencontre agréable, je n'en aurais pas été l'auteur j'aurais aimé pouvoir les acheter ! En fait les oiseaux m'ont aidé. Avant cette série, il y avait eu ces nombreux « nus paysages ».., femmes très offertes, sereinement quémandeuses, les hommes étaient doubles. Parfois éloignés, voire absents. A noter que ces peintures ont davantage intéressé le public féminin.

 Un soir, un homme est entré dans une exposition où ces nus figuraient en grand nombre, si je ne trompe pas c'était à Tarbes ; je n'en dirais pas davantage... Il ne me connaissait pas, il traversa la salle sans s'arrêter, puis dans l'arrière boutique dit tout ce qu'il pensait, non pas de la peinture, mais du peintre. Selon lui "On devait m'enfermer au plus vite..!"J’appris que c'était un psychiatre.

Bestiaire_1970

Je n'en tirais aucune conclusion ! Par la suite j'ai du m'habituer et ai entendu d'autres fois cette invitation à l'enfermement... J'ai toujours pensé que quand je peignais c'était des bouts de vies qui venaient se faire peindre.... Courbet m'avait éclairé. J'en parlerai un peu plus loin. Peut-être que les oiseaux m'ont permis toutes ces transgressions. Grâce à eux, ces peintures étaient regardables, même par les écoles. Très sérieusement je revendique fortement ces peintures, peintures d'amour sûrement. Tant pis pour le psy. Je sus par la suite, qu'il aimait le « beau ». Cela me rassura pour « ma suite », vaste et délicat sujet, la peinture ouvre des pages, le temps se charge de la découverte des choses tues, je ne me considère pas comme un sujet, donc je préserve des espaces, et dans la mise à distance, je reste maître de la mesure.

Copie_de_Saint_BertrandLUI : Par contre, pour être dans l'esprit, ou le « ton » de notre entretien et pour un peu d'humour, les canards de la page 64 n'ont rien à voir avec l'inventaire des animaux complices malgré eux, bien souvent dans tes productions ! Elle est bien bonne !!!!....

MOI :  Ces canards ont leur importance, ils furent les premiers spectateurs assidus de la prise de possession d'un espace public par 4 artistes, regroupés sous l'appellation du « groupe 4 ». Sur la place du bas de Saint-Bertrand-de-Comminges. ART dans la CITE, l'affiche tirée artisanalement par votre serviteur (il m'en reste quelques exemplaires), proclamait nos intentions d'aller vers un exercice naissant « d'art éphémère » c'était à l'état embryonnaire. Ces 4 eurent le renfort de deux photographes et de quelques éléments du groupe Sed Contra de Bordeaux. Tout cela avec l'aimable complicité de l'auberge du bas et de l'ami Miqueu. C'était dans les années 69/71. Je cherche des documents témoignant de ces balbutiements d'interventions éphémères. Manière de faire que je pratiquerais par la suite, « j'installais » les chaises en Avignon, les épouvantails à Miramas, mes châtaigniers à Uzeste, et dans les grandes fêtes, les figures plantées à Canto-Perdrix à Martigues, une  "page d'un livre qui dépasse" à Arras pour la Fête des rats, etc. < L'installation > prit par la suite un autre sens. En ces temps là, j'optais plus aisément à la notion du Petit Robert : s'installer, se mettre à une place déterminée ou d'une façon déterminée (en général pour un temps assez long). Seule petite entorse, les temps étaient courts et des fois très courts car il y avait quelques agressivités. Notez que des oeuvres qui avaient vocation d'être pérennes ont subi des destructions, j'ai déjà évoqué cela, mais depuis par effort de mémoire et de contrôles récents la liste s'allonge, j'ai été gentil, la propriété artistique a été bien bafouée. Je ne fais aucun raccord à l'actualité. Ça n'étaient pas des petits jeunes irresponsables, mais des adultes. Certains même cultivés, ou du moins instruits.

 Revenons à Saint-Bertrand, cet épisode est une histoire lointaine, maintenant l'Institution a pris le relais. Pour ce qui est des canards, les fans des premières installations dans la zone, je peux vous dire que certains furent remerciés de leur talent et présence assidue, la cuisinière était excellente ! (attention les défenseurs de la cause des canards vont agir, le monde est ainsi fait, il y a ceux qui aiment les molosses, j'ai vu ce matin dans un « nouvelobs », une photo prise à la prison d'Abou Ghraib en 2003, le face à face entre un sergent de l'armée américaine avec son chien noir montrant les crocs à un détenu...) Obama pour l'instant c'est pas mal, pour la suite, à voir !

grandes_figures

LUI : Pages 73-74, dans des peintures de grands formats, il y a ces oiseaux rouges, des couples, un titre : « grandes figures » pourquoi ce titre ? Pourquoi forcément un titre ?

MOI :  je ne sais quoi dire sur ces tableaux, la série était assez importante, j'ai égaré beaucoup de ces pièces, n'oublions pas qu'il s'agit souvent de séries, je me contentais d'un titre « générique », le tableau aux oiseaux de la page 73 est resté longtemps accroché à Ordizan et un peu à Pouzac. J'ai entendu tellement de paroles différentes sur ce tableau, dites par des amis, des visiteurs, que cela me conforte dans un parti pris qui a été le mien de ne pas mettre de titre et de rester sur cette notion de « générique » pour qualifier un tableau. Par commodité des fois je les nomme, il y a souvent des variantes. Je m'en explique, je crois, dans la monographie.

OuvriersLUI : Les ouvriers, page 88... Les oiseaux sont presque des drapeaux...

MOI : Mais les ouvriers aussi ! J'ai offert quelques toiles de cette série, c'est un ensemble assez dispersé, il y a même des morceaux de certaines qui sont collées dans le tableau d'après « l'atelier » de Courbet.

Je me rappelle avoir voulu peindre des colombes… Dans la peinture moderne elles ont été suffisamment nombreuses. Trop peut-être à mon goût, elles étaient toutes de la « Paix » Ces oiseaux non « racés » étaient rouges comme un drapeau, mes colombes à moi ! La paix est un combat ? Oui ? Non ? Un tableau peut, doit poser des questions, en voilà une !.........

LUI : Pages 98-99, 4 peintures « l'appellation bestiaire » fait-elle référence à ce que nous savons, ce mot qui est né au 12°/13° siècle je pense, et qui évoque pour nous parfois les gargouilles et autres représentations de licornes et diverses étrangetés animales?

MOI :  Ha que non ! Pour une fois un titre m’obligeait. En effet en 1978, Jean-Paul Cathala, homme de théâtre m'a confié « l'illustration » de poèmes de Gaston Massat, avec un titre qui forcément me « conduirait « dans un travail particulier. Il y eut donc un petit recueil avec une préface de Gaston Puel, aux éditions Avant-Quart. Je ne sais où sont passés les originaux, mais j'ai retrouvé pas mal de travaux préparatoires, des dessins trop riches (couleurs, formats etc.).

Bestiaire_1978

L’ouvrage était d'ambition plus modeste dans sa forme, et j'avais un peu débordé ! J'ai donc ces jours-ci « retravaillé ces traces » une manière de m'associer à l'hommage fait à ce poète ariégeois, libraire à Saint-Girons, ami des surréalistes et ayant reçu Paul Eluard dans des temps difficiles, pour le centenaire de sa naissance. Ce petit exercice avait déclenché alors un ensemble d'huiles, peintes dans un délai très rapide, présenté une seule fois dans une de mes premières expositions en atelier au moulin. J'ai souvenir d'un vrai régal d'atelier…

LUI : Que vient faire ce taureau, apparemment blond d'Aquitaine, dans ce grand tableau, qui est une référence à  « l'atelier » de Courbet ? Quoique l'on comprend vite qu'il s'agit d'un prétexte à faire vivre le tien d'atelier ....

MOI : J'aime bien parfois, cela ne plaît pas à certains puristes, minimalistes etc. annoncer la teneur et les intentions du tableau. Pour Courbet il fallait bien plagier un peu, en l'occurrence marquer le tableau d'un certain réalisme... Mais ne nous y trompons pas, ce tableau inspirant est plus complexe que l'on veut bien le dire. Et sûrement bien au-delà de son souci d'éclairement qu'il fit sur la nature de cette oeuvre (oeuvre qui occupa une phase de sept années de sa vie artistique), avec un court extrait de cette lettre écrite en 1855 :

 «  que je ne suis pas encore mort et le Réalisme non plus puisque Réalisme il y a. C'est l'histoire physique et morale de mon atelier, première partie ; ce sont les gens qui me servent, me soutiennent dans mon idée et participent à mon action. Ce sont les gens qui vivent de la vie, qui vivent de la mort ; c'est la société dans son haut, dans son bas, dans son milieu : en un mot c'est ma manière de voir la société dans ses intérêts et ses passions : c'est le monde qui vient se faire peindre chez moi ». 

courbet

 Il poursuit cette correspondance en décrivant l'entier des personnages (il aurait pu par souci de vérité dire que le nu, était une de ses soeurs qui lui servait de modèle). Mais je l'absous, la citation du modèle est délicate, il faut bien laisser du travail aux historiens de l'art. Par exemple dans ma représentation de l'atelier, le nu est un corps inventé, inspiré sûrement ! (comme le sont les trois portraits féminins esquissés dans l'ensemble). Par contre en ce qui concerne mon tableau, quelques personnages sont identifiables, mon frère Michel trop tôt disparu, mon Père Eduardo, moi-même en posture de peintre devant sa sculpture des « funambules », Le Pontormo, un Médicis, un ami. Pour faire court le plagiat s'est limité à ces quelques juxtapositions, après il s'agissait de rester dans presque « l'illustration » de ce qui me préoccupe toujours à savoir : la jonction de ces deux mondes qui sont pour un artiste : l'atelier mental et l'atelier physique. Et j'en viens à la réponse à ta question la présence de ce taureau qui ocuppe un cinquième de la surface peinte : « c'est l'obligation de contourner ou d'accepter le désordre ». Ce taureau que j'ai bien connu, dans mes promenades champêtres, des fois je préférais l'éviter, d'autres fois .... Mais surtout, il m'invitait par des regards appuyés de passer mon chemin, et d'aller voir ailleurs... pour un artiste c'est une bonne chose ! La métaphore est peut-être là, la mise en désordre est parfois de grande nécessité ! Je me fais comprendre ?

 Si oui, c'est préoccupant ! Si non, reviens donc au tableau et poses toi les questions, les réponses aussi....

Je te dispense de la prochaine question puisque tu regardes les pages 154, 155, 156, je vais passer du blond d'Aquitaine et arriver au toro bravo, et d'enfoncement des « portes ouvertes » ... Je serais forcément bref...

Je viens en effet de produire deux ouvrages (aux éditions Atlantica) sur ce sujet. Et j'ai été amené à les commenter ! Je me suis amplement expliqué donc on ne va pas faire double emploi.

LUI : Et cette « Odyssée de l'espèce dindon », et d'évidence cette relation au Mexique, nous sommes dans les pages 170 et 171. Ton séjour et les expos au Mexique sont déjà lointains.

MOI :  Au retour de ce périple en 1984, j'ai décliné quelques peintures/collages, sorte de carnet de voyage (il faut rappeler que je ne suis pas adepte du carnet hors de l'atelier. C'était la première fois que je me déplaçais avec un appareil photo ! ). Ces divers collages de formats carrés pour la plupart ont été vus de-ci delà. Et bien plus tard c'est vrai, j'ai entamé ces grandes peintures sur papier. Le Dindon, réputé stupide m'a servi de lien pour évoquer ce choc des Cultures, ce génocide aussi. Outre le fait que cet animal nous vient de ce Continent, il m'aidait considérablement à « établir » le ressenti de ce pays, dans sa luxuriante beauté, et si on se réfère à certains récits, ce bel emplumé paradeur se faisait avoir facilement, (les indiens aussi). Dans ces peintures l'animal encore une fois est un passeur. Ces oeuvres ont fait l'objet d'une importante exposition à Las Palmas, en juin 1994, exposition qui m a permis de renouer pour mon grand plaisir, avec Blas Sanchez, ce musicien hors normes et Anatole Yanovsky et sa compagne Carmen, ces chorégraphes animateurs de ce magnifique ballet «  del Atlantica », quelques pyrénéens ont pu le voir, vieille histoire déjà… Sylvio Brianti avait écrit un texte (catalogue en espagnol). Un autre texte intéressant et pertinent de Nicole Zimmermann est paru à l'occasion d'une mostration à Colomiers.

dindonok

 Enfin, je fâcherais mes amis du Nabuchodonosor à Toulouse si je n'évoquais pas le travail de la « Galerue éphémère » sise à l'époque rue du Coq d'Inde ( ! ), j'y avais peint l'évènement vécu par «  le Méleagris Gallopavo » découvert par Christophe Colomb et surtout ramené par son lieutenant Pedro Nino, lequel Pedro finit tragiquement. C'étaient des affaires entre ibères.... La rue du Coq d'Inde, jamais blasée pour la fête, honora comme il se devait cet hommage à nos navigateurs (qui furent pilleurs). Mais surtout hommage à cette bestiole et sa caroncule dégoulinante.

 Je m'égare un peu, revenons à la peinture, le Mexique m'a sûrement influencé dans la forme, historiquement j'avais appris les « muralistes ». En découvrant les œuvres principales, j'ai été un peu déçu sur le moment, à prime abord ! Mais la peinture il faut la regarder en face, et celle-là en particulier. Quoi de plus convaincant en effet que de voir ce vieil indien, initié par son fils, ou son petit-fils, devant les fresques de Rivera (1600m²) au Palacio Nacional à Mexico. Je les ai suivi toute une matinée et j'ai mieux compris l'importance que j'avais donnée à ces artistes défricheurs. L'émotion était au rendez-vous. Ces m² pour donner à voir « l'épopée du peuple mexicain », titre de cette fresque répartie en un triptyque monumental. Peinture dans laquelle se mêlent une grande connaissance de l'art traditionnel et une parfaite maîtrise et assimilation de la stylistique contemporaine, tout en mettant en avant l'héritage indien du Mexique. Mais aussi la force de transmission que ces artistes généraient. Par la simple narration, sans esquive sur le chaos et la tragédie vécue par ces peuples défaits. En proclamant aussi avec conviction un monde à venir plus acceptable !!!! Utopie je te connais ! Ce mode de narration que certains esthètes du moment doivent trouver insupportable et désuet a participé à faire naître ce pays. N'oublions pas que ces artistes se voulaient partie prenante des transformations de la société. Ce jour là, je n'étais pas mexicain ... En suivant ce duo et observant l'attention soutenue de ce vieil homme, il m'a semblé que j'approchais ce peuple de très près en, tout simplement regardant ces regardeurs de tableaux. L'histoire n'était pas qu'apprise, elle était en train de se faire par la seule magie de la peinture... Ces « muralistes » étaient dans l'urgence, ils se voulaient efficaces.

Num_riser0001

 Donc pour moi, si cette série peinte est grave, la dérision si dérision il y a, est un moyen, parmi d'autres. L'efficacité n'est pas mon souci premier, mais il y a avait un peu de ça, dans cette approche, j’en conviens. Faut-il s'effacer devant l'histoire ? Un tableau au final; ça doit s'apprivoiser !!!Il se peut que dans ces collages, le peintre voit, ou a cru voir et l'himme peintre dit ce qu'il pense. Et les deux font la paire !

  Finissons donc de faire l'inventaire des animaux figurant dans ce livre....

LUI : Bien ! Il nous reste ces tableaux, pages 173, 174, 175, peintures sur papier de formats conséquents. La mouette en général nous fait penser aux grands espaces, au mouvement, certes le mouvement est là, mais les espaces sont encore une fois confinés....

MOI : j'ai déjà raconté le dialogue que j'ai eu un été à Venise, avec ces mouettes qui venaient de Bosnie, ou du moins de l'autre coté de l'Adriatique. Elles faisaient les poubelles (aux restes opulents), je leur demandais comment c'était là bas ? ! J'avais, il faut le préciser effectué un séjour juste avant à Gran Canaria, j'accompagnais mes dindons. Pas fana des plages, ou de leur usage coutumier.... Expérimentant un nouvel appareil photo, j'ai depuis le nid que l'on avait mis à notre disposition, surplombant la plus grande plage de Las Palmas, capté de nombreuses images de baigneurs, baigneuses, les mouettes évoluaient parmi tous ces corps insouciants. La nuit venue c'était une plage très chaude ! On entasse les images, c'est un peu mon job !!! L'appareil ne m'est pas indispensable. Au retour on décharge toutes ces images, c'est du vrac, de vrais sacs à mémoire. On ne se précipite pas. On laisse venir.

mouettes

 Puis un jour, les diverses partitions sont là, les formats, les supports aussi. Pour ces peintures. Du moins pour les quatre grands formats, la superposition de ces deux sites visités a été vite évidente. Puis il y en a eu d'autres, nous allons faire simple, plus érotiques, elles n'ont pas été encore vues.

 La visite des thèmes où la représentation d'animaux est évidente est achevée, en ce qui concerne la monographie. Il y en a d'autres dans mes cartons.....

Éditions Atlantica, Jacques Brianti, «  l'Oeuvre funambule » de Sylvio Brianti, 240 pages, dont 200 d'images, 50euros) . 

 

  

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Newsletter
Jacques Brianti
Publicité