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Jacques Brianti
2 avril 2009

L’ÊTRE de l’Atelier n° 2

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La présentation des dessins originaux des deux ouvrages parus aux éditions Atlantica a eu un caractère un peu exceptionnel au motif qu'elle s'est déroulée dans l'atelier, et a clôt provisoirement une série de petits événements qui ont eu lieu dans ce cadre. Ma volonté de rétablir ce type de contact est venue du fait, comme je m'en suis expliqué dans une précédente «  l'être de l'atelier » n° 1  d'un constat de la rareté de galeries de proximité et de la difficulté de pouvoir présenter mes propres créations dans un espace «  non institutionnel », en  considérant aussi que tout travail artistique ne relève pas que de l'événementiel.

Le travail en cours est de nature à éveiller chez l'amateur quelques curiosités nourrissantes dans la compréhension du processus d'élaboration d'une oeuvre. Je suis personnellement friand de cela. Travail en cours, chantier d'atelier, esquisses et tâtonnements n'appellent pas forcément une « invitation »....

Donc il fallait « provoquer » quelques opportunités pour amener un petit mouvement vers l'atelier. Certains se rappelleront  de mes débuts au « moulin » et de ces rencontres fugitives et pleines, sans aller à la nostalgie de ces ateliers éphémères à Bagnères dans mes débuts : rue de la République, place Clemenceau, rue Cazalas, avenue de la Gare, les Barrans, et à Rabastens de Bigorre, dans bien d'autres espaces de toutes dimensions! Cette multiplicité de lieux, qui devenaient ateliers dés lors que le les occupais, a pu à un certain moment m'amener à penser que l'atelier n'était qu'un lieu de circonstance.... je l'ai doctement énoncé ; il en va de cela comme bien d'autres affirmations, celles qui parce que nées d’un état de fait, en l'occurrence une forme de précarité et d'incertitudes, vous amènent à expliquer péremptoirement parfois une situation !  Depuis j'ai pu mieux comprendre et m'expliquer donc sur la nature de ce que j'appelle l'atelier mental et l'atelier physique afin d’établir un positionnement et leur donner à chacun leur propre importance.

En cette fin de novembre, j'étais avec mon ami Jacky T. sur les terres paternelles entre Parma, et Noceto, et Fidenza. Il m'apparaissait d'évidence que j'étais dans ces lieux de mémoires ravivées, en mon atelier prioritaire, et non en résidence secondaire ! Lui, découvrait ce territoire, moi je pensais que mon père n'avait pas connu ces grands panneaux à la gloire de Verdi à l'entrée de Busseto. Il avait connu Parma. Peut-être pas Le Corregio, dont le portrait figurait dans toutes les échoppes de la ville et dans tous les étals d'abondance et de richesse alimentaire en ce dimanche de novembre où le froid aiguisait les oreilles. L'Italie aime ses artistes (parfois à l'excès...), les villes se les approprient et les honore avec un certain bonheur. La veille nous avions visité à Cento la Pinacoteca Civica,  musée tristounet mais possédant des oeuvres conséquentes du Guercino, enfant « della Cita ». En exposition temporaire (une belle salle peinte en bleu) en pleine majesté et dans la pénombre, ho surprise ! « I Bari » du Carravaggio ... Je suis content, mon amie Marie-Hélène qui se vante d'avoir vu beaucoup de peintures du Caravage n'aura pas eu cette belle occasion.... Mon « atelier » est en ébullition. C'est simple, non ? Enfin Budrio, ville proche de celle dans laquelle je réside lors de mes passages à Bologne, Lorella, amicalement et avec son immense énergie communicative, elle est responsable de quelques musées de la ville, nous a initié à ces lieux dispersés... Nous avons pu mesurer la richesse de cette petite ville.  Et cette affiche avec la tête du Democrito (B. Dossi peintre ferrarais) qui vous interpelle sans cesse dans toute la Cité, et à force vous devient familière.... un musée dans la tête quelque part....

Revenons aux taureaux, les héros du moment ! Etudiant j'allais aux arènes à Toulouse, un élève en architecture pratiquait, il faisait de quelques uns d'entre nous des privilégiés, nous avions nos entrées! A l'époque je n'ai jamais fréquenté les arènes du Soleil en aficionado (personne habitée par les toros...). Ces Arènes en coeur de ville aujourd’hui disparues. En puisant dans mes souvenirs je peux dire que les premières arènes que j'ai connu, furent celles de Mont-de-Marsan, par accident ... Une soeur aînée, de nature très distraite nous avait égaré dans cette ville. Dans les années 1950, effectuer le voyage d'Argelès-Gazost à Agen (notre véritable destination...) supposait quelques transbordements...qui faisaient de nous des « explorateurs en herbe ». La fratrie (une partie) échouée donc en terre landaise par erreur fut « récupérée » par le chef de gare. Son épouse se montra  très attentionnée, au point de nous offrir gîte et couvert à Villeneuve-de-Marsan, le lendemain nous visitions Mont-de-Marsan, et je me souviens en particulier de ce terre plein à niveau du haut des arènes, que j'identifiais confusément à une image vaguement connue, celle du Colisée ! Cet égarement en terre landaise allait devenir mon premier « séjour touristique ».

J'avais remarqué la particularité de ce paysage. Nous avions dormi dans les pins, rien à voir avec les sapins et autres  châtaigniers pyrénéens. Donc résumons : des arènes, des pins, du sable, des maisons à colombages, une question avec une réponse insatisfaisante: que se passe t-il dans les arènes ? Je me laissais gagner par mes propres idées, dans les arènes au mont de Marsan il y avait sûrement des spectacles de gladiateurs ! Je trouvais ce « possible » bizarre mais il bonifiait considérablement la perception de cette ville et lui donnait une aura d'exotisme... Cet été là fut étrange... les terres lot et garonnaises qui nous étaient promises ne furent pas de tout repos. Nous y reviendrons dans le tome 3 ou 4.

Après les années Beaux- Arts, durant lesquelles j'eus l'occasion de fréquenter des lieux consacrés à d'autres jeux, évoquons le jeu à 13 par exemple, le catch et ses soirées délires, je ne pratiquais pas... et n'étais pas assidu, du moins j'étais suffisamment présent pour pouvoir en parler et porter jugement, j'avais d'évidence un goût prononcé pour les foules. Il y avait aussi les rassemblements contre la guerre d'Algérie, foule moins dense à notre convenance et forcément plus mobile....

 

Par la suite, la fréquentation des arènes se fit petit à petit et toujours avec parcimonie, j'ai su dès le départ que je ne serais pas un discoureur de la corrida. Il est des lieux, des situations, des atmosphères  que j'aime retrouver avec des vrais espacements dans  le temps, voire de bonnes et longues absences. Aussi durant cette période où cohabitaient le militantisme politique, puis des responsabilités électives et avec la création et les agitations que cela suppose... Bref, ce mélange des genres me posait parfois problème. L''évasion, le vide nécessaire se faisait alors vers des « villes taurines. » Souvent seul, parfois avec quelques complicités, mais très rarement. L’arrivée en pleine solitude dans ces villes du Sud, sans se préoccuper de savoir ou l'on va dormir, alors que la décision de vivre ces deux ou trois journées de corridas est prise, crée ce léger décalage qui vous met en situation de capter la ville autrement et d'être disponible pour le meilleur mais également le très affligeant, au minimum l'ennui et l'envie de se porter ailleurs... La plongée se faisait cependant sans trop de difficulté au gré des rencontres, comme dans un grand théâtre, les entrées sont multiples et imprévisibles, les sorties hasardeuses...

L'oubli est facile.

Nous le savons tous et pourtant nous en faisons fi !

Les  pages se tournent.  Tiens au fait, je présente ces dessins et autres peintures de tauromachie

à... Aignan..... mes Pâques à moi !  El Fundi est au programme

J'ai peint des dindons, mais aussi un bestiaire, hommage à Massat. Cet été, en juillet je m'offrirais une petite rétrospective animalière dans ce coin du Gers, j'y suis gentiment invité (en juillet). Mes animaux seront dans les prés du  Saint Mont !         

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