L'être de l'atelier (n° 1)

Atelier mode d'emploi

A vingt ans à la sortie des Beaux-Arts, le choix pour un artiste en devenir était limité. « Monter à Paris » avec pour objectif : « dégotter une galerie » et après quelques flottements, espérer obtenir un contrat avec au bout une forme de salariat! ... Il fallait de la ténacité, de la chance, mais aussi un minimum de talent !  Beaucoup d'appelés, peu d'élus. Ou rester au pays / Ce fut mon choix. Ne niant pas le travail de fond fait par les galeristes, j'acceptais cependant difficilement la tutelle supposée, exercée par eux... pensant que ma liberté serait amoindrie. Cela fit, et fera encore débat, mais n'est plus dans mes préoccupations depuis fort longtemps.

A l'époque ce choix ne fut pas simple, peu de galeries crédibles dans nos belles régions, peu de lieux institutionnels pour montrer sa production et rencontrer un public. Le pays ne s'était pas encore doté de Centres d’Art contemporain...!!! Il m'apparaissait aussi que mes apprentissages n'étaient pas accomplis... il y eut des années de travail solitaire, les premières velléités de montrer mon travail, localement, en région, et les premières confrontations dans des Salons et autres festivals, tout cela dans un certain désordre. Dès 69 je tirais mon épingle du jeu  et commençais à vivre entièrement du «  produit de mon travail ». C'était la moindre des choses !!! Je restais au pays !

Parallèlement j'avais aussi instauré  une « manière » : l'atelier ouvert. Formule qui a permis à bon nombre d'amis et amateurs de fréquenter ce lieu de travail et d'établir de vrais échanges en dehors des expositions « événementielles » qui la plupart, et depuis quelques décennies se déroulaient dans d'autres territoires...

Enfin il y eut une galerie de proximité... de réelle qualité et d'exigence artistique soutenue. Dix ans de présence c'est un long temps pour ce type d'aventure, trop court pour ceux qui l'ont partagé... artistes et public fidèle. L'effacement de ce lieu, carrefour inespéré pour les amateurs et les artistes a généré des regrets et quelques nostalgies, mais l'abattement n'est pas notre culture ! Chacun se repositionne, les envies sont intactes et les solutions multiples. Je renoue avec la formule atelier ouvert, réactivant en cela la vielle et bonne pratique de « la visite de l'atelier ». Les règles sont simples.

Le fonds ancien est accessible et sa « lisibilité » est facilitée par l'existence de la monographie écrite par Sylvio Brianti. Précieux document qui si il ne relève pas d'un catalogue raisonné, est suffisamment complet pour aider à consulter les oeuvres  stockées, avec en appui complémentaire des catalogues disponibles. Ce fonds est légèrement démarqué de l'atelier et peut être visité avec ou hors de ma présence, mais aussi avec Sylvio Brianti qui en a assuré l'essentiel du classement. Il suffit de prendre rendez-vous, cela en toute convivialité.  Cette proposition de fonctionnement n'empêche pas, bien évidemment, la relation avec l'atelier lieu de « fabrication » et de dialogue autour des oeuvres ou projets en cours....que cela suppose !

Enfin ne nous dérobant pas des problèmes matériels, pour ce qui concerne l'éventuel, le possible  passage à l'acte de l'achat, considérant le malaise du moment, connu sous le vocable de la crise !

Nous nous devons de donner possibilité à tous les amateurs et collectionneurs amis et fidèles de pouvoir se positionner et ne pas restreindre leur préoccupation  et désir d'acquisition. C'est pour cela que je rédige aussi cette note en réitérant une pratique : les conditions de paiement sont à discuter,  quelque soit l'oeuvre achetée.

Enfin, pour être complet, nous ne nous priverons pas et ne négligerons pas dans la limite du supportable... ce nouveau « dispositif » et autre possibilité de dialogue. Qui me permettra de porter à votre connaissance un peu de  vie de l'atelier et de quelques unes  de mes tribulations !

Jacques Brianti